La foi de montéragranie
« À propos de productions philosophiques, voici un opuscule très-piquant que M. Diderot a tiré de son portefeuille pour en faire hommage à une belle dame qui m’a permis d’en prendre une copie. »
Cet Entretien reparut à la suite des Pensées philosophiques en français et en italien, dans un recueil où il était attribué à Thomas Crudeli, Londres (Amsterdam), 1777. Cette version, qui a passé jusqu’à ce jour pour l’édition originale de l’Entretien, est précédée de l’avis au lecteur suivant :
« Crudeli, si connu par ses poésies et par d’autres ouvrages, avait une manière de penser fort libre, et ses affaires avec l’inquisition ne prouvent que trop qu’il ne la dissimulait guère. Il a laissé quelques manuscrits, entre lesquels on a trouvé le dialogue suivant. Nous doutons qu’il ait jamais été imprimé, quoique quelques personnes prétendent le contraire. Nous l’avons traduit d’après une copie manuscrite très-incorrecte, qu’il a fallu restituer en plusieurs endroits. Les interlocutions n’étaient point distinguées : souvent on était exposé à attribuer à un des personnages ce qui appartenait à l’autre. Plus souvent cette inattention du copiste rendait le texte original presque inintelligible. Nous demandons grâce aux savants de sa nation pour la liberté que nous avons