La folie
« Odilon Redon (1840-1916) est l’un des maîtres de l’art moderne, les surréalistes s’en réclamaient. Il occupa dans l’art de son temps une place particulièrement originale. Alors que ses contemporains s’intéressent à la conquête de la lumière et à l’alchimie des couleurs, il utilise les seules ressources du noir et du blanc. À partir de 1875, et pendant plus de dix ans, l’artiste va s’adonner à ses « Noirs », série de dessins réalisés à la mine de plomb ou au fusain. L’allégorie de La Folie appartient à cette série. »
(Partis pris personnel) *La folie est dans notre société définie comme une manifestation tragique de la condition humaine. Par conséquent, celle-ci fascine, effraie, dérange, fait peur. En effet, le fou semble détenir les clés d’un monde situé aux confins de la vie et de la mort. Un monde inconnu, étrange au commun des mortels dépassant son entendement. Ces malades qui se sont détournés de la réalité extérieure permettent de révéler certaines choses impénétrables à des êtres comme nous, figés et limités dans la rationalité. Ces êtres rejetés à cause de leur désadaptation vivent dans le monde du rêve et de la fantaisie ou tout pourrait être permis.
* En contemplant « La Folie » d’Odilon Redon, l’observateur comprend instinctivement sans avoir besoin de connaître le titre de l’œuvre que le personnage représenté est atteint de troubles mentaux. En effet, il semble ne plus appartenir au même monde que nous.
Le portrait asexué au visage émacié et coiffé d’un bonnet parsemé de clochettes (cet accessoire de fantaisie renvois simultanément au spectre du fou du roi) à d’immenses yeux semblant dissimuler un monde intérieur clos. Son regard vide laisse deviner une sourde douleur. De cet être tourmenté se dégage une sorte de mélancolie. Le sujet semble très loin de la réalité du monde.
Tout d’abord, le traité plastique (l’application des