La fonction critique du rire
De même que Rabelais nous prévient que Socrate, laid extérieurement, était plein de sagesse divine, et nous invite à voir dans le rire une profonde valeur humaine et philosophique, de même le “petit barbier” juif du Dictateur nous appelle à la conscience et aux enjeux de la responsabilité individuelle et collective : dans ce cas, le rire est humaniste. Derrière des titres aussi drôles que “Fesse pinte”, “La Dignité des braguettes”, “Des pois au lard avec commentaire”, etc. chez Rabelais ou derrière le personnage bouffon de Charlot il faut donc chercher la “substantifique moelle”, c’est-à-dire le sens caché sous la surface : derrière l’apparente frivolité, l’engagement. Comme nous le voyons, toute la difficulté du rire vient qu’il s’en prend à ce qui lui est le plus étranger : si l’ordre établi a peur du rire, c’est parce qu’il est avant tout transgressif. Cet aspect essentiel amène donc à réfléchir au rire sur un plan plus anthropologique et