La fonction de la presse
Le pluralisme suppose une diversification du secteur médiatique. Outre l'existence de plusieurs organes de presse il y a surtout la diversité des contenus qui soient à même de refléter les intérêts de toutes les franges de la population. Comme nous venons de le voir, au Sénégal, le pluralisme de la presse écrite est devenu une réalité grâce à « l'ouverture démocratique » sous Abdou DIOUF. A en croire Emmanuel KANT63(*), le pluralisme est le plus sûr élément pour évaluer la vitalité d'une démocratie. Nous allons voir comment cela se matérialise dans une démocratie comme le Sénégal en nous interrogeons d'abord sur les fonctions que peut accomplir la presse en démocratie. Ensuite nous tenterons d'analyser les défis que rencontre la presse indépendante en voulant jouer ce rôle. En dernier lieu, nous verrons que le travail de la presse dite people non plus n'est pas de toute aise parce que tiraillée entre la liberté d'informer et le devoir de réserve imposé par une société pudique et conservatrice. II. I Rôle de la presse en démocratie
Dans la première partie nous avons montré que le Sénégal fut l'un des premiers pays africains à se préoccuper de l'évolution de la presse et de tous les attributs afférant au métier de journalisme. Souvent présentée comme une vitrine, un modèle dont pas mal de pays africains doivent suivre l'exemple, la presse sénégalaise présente les contours de celle d'une démocratie.
Selon Claude-Jean BERTRAND64(*), il existe quatre régimes de presse possibles. Deux despotiques (l'un autoritaire, l'autre communiste) et deux autres démocratiques (libéral et de responsabilité). Le régime libéral est né en Europe au siècle des lumières (18e). Il se caractérise évidemment par son libéralisme. C'est-à-dire par un désengagement de l'Etat qui laisse faire : « il suffit que tous les faits soient objectivement rapportés et que toutes les opinions soient mises sur le marché des idées »65(*). Le risque évidemment est d'assister