La fonction présidentielle en 1958
L'affaiblissement de l'institution présidentielle de 1875 à 1958 s'explique par une volonté de la brider, de la contenir, afin d'éviter un retour à un pouvoir personnel dictatorial, souvenir récent pour les parlementaires qui ont établi les régimes des IIIe et IVe République. Le président de la république avait donc des pouvoirs amoindris, limités, c’est la crise du 18 mai 1877 qui sonna le glas de la fonction présidentielle et qui amorça la domination du parlement sous la IIIe république. La crise d’Algérie atteint quant à elle son paroxysme en 1958, elle précipita l’arrivée au pouvoir de De Gaulle après sa « traversée du désert » et la disparition de la IVe république. L'arrivée au pouvoir de De Gaulle, du fait de la crise du 13-Mai, de la crise institutionnelle et de l'instabilité gouvernementale, en 1958 a permit d'opérer en renforcement des prérogatives et du rôle du Président de la République. La constitution fut rédigée au sortir de la crise de la guerre d'Algérie et est marquée par le retour d'un exécutif fort. Sa rédaction a été influencée conjointement par Michel Debré, inspiré du modèle britannique et de son Premier Ministre fort, et par De Gaulle voulant affirmer le Président de la République comme autorité suprême. La constitution de la cinquième république est très influencée par les bases posées lors du discours de Bayeux du 16 juin 1946. Depuis 1947, on est passé en France d'un régime d'assemblée qui cantonnait le président de la République dans un rôle secondaire de représentation jusqu'en 1958, à un régime semi-présidentiel dans lequel la fonction présidentielle est devenue comme le voulait De Gaulle « la clé de voûte des institutions ». L’expérience des alternances et des cohabitations attestent la pérennité des institutions mises en place par de Gaulle en 1958, de leur fonctionnement démocratique et de leur capacité d’adaptation.
Le texte de la constitution issu de toutes les