fouquet
La Fontaine est mis en rapport avec le nouveau mécène. Il reçoit de lui une pension, lui dédie un roman mythologique, Adonis (1658), écrit pour lui des vers à la Marot ou à laVoiture, entreprend une description de Vaux-le-Vicomte alors en construction, le Songe de Vaux. Cet ouvrage restera inachevé, mais témoigne de la souplesse de La Fontaine à parler de tous les arts : il y a en lui plus qu'un amateur éclairé, un critique d'art possible.
A-t-il déjà composé pour Fouquet des contes ? Il se pourrait.
L'arrestation de Fouquet disperse cette cour intéressée. Parmi les rares fidèles restent La
Fontaine et Jannart. Ce dernier organise la défense du surintendant, laquelle comporte toute une campagne de publications. La Fontaine écrit alors, en hommage de fidélité à
Fouquet, une Élégie aux nymphes de Vaux et une Ode au roi. Lorsque Jannart est assigné à résidence à Limoges, La Fontaine l'accompagne ; il nous paraît certain qu'il avait reçu le même ordre
Il ne paraît pas que sa fréquentation de la cour de Fouquet ait beaucoup infléchi son art.
Elle a eu des conséquences grandes pourtant, sur d'autres plans. D'abord, La Fontaine fait figure d'opposant, modestement – il était mince personnage –, au roi, à Colbert, dont l'hostilité lui reste acquise : les tentatives pour atteindre le roi, les dédicaces de fables aux enfants royaux, à la toute-puissante maîtresse Montespan n'y feront rien. Son œuvre se développe en marge de l'organisation officielle du monde littéraire. Surtout, il a vu, des coulisses, le théâtre politique