La fontaine, « le loup et le chien »
Cette fable est la 5e du recueil, publiée en 1668 et dédié au Dauphin, fils ainé de Louis XIV, âgé de 7ans. Cette fois, ce sont 2 carnivores, « antipathiques par nature, par instinct » selon Buffon, qui sont mis en scène. Comme à son habitude, le narrateur omniscient définit les circonstances, puis cède la place à ses personnages qui prennent la parole créant ainsi une illusion théâtrale. Le sujet est simple : un loup famélique se laisse séduire par un gros chien qui lui promet de bien manger chez un maitre. Mais la vue du collier, marque de l’esclavage, fait tout basculer. Le Loup repart, préférant la liberté, valeur indéniable.
En quoi ce texte appartient-il au genre de l’apologue ?
I- Présentation des animaux
a) Leur apparence physique
* Quelques traits suffisent pour opposer les 2 carnivores : * Apparence famélique du Loup (négation « n’…que », métaphores « os », « peau »). * Chien qui suscite l’envie (4 adjectifs mélioratifs « puissant, beau, gras, poli », comparatif d’égalité). * Scène est mise en exergue au vers 3 par un présent de narration « rencontre » et correspond à la force perturbatrice du schéma narratif.
b) Les réactions
* 1ère réaction du Loup : instinct de survie -> la faim le pousse à l’attaque (champ lexical de la bataille = tonalité épique). * 2e réaction : ruse * Face au déséquilibre des forces le Loup adopte une attitude servile (vocabulaire de la flatterie « humblement », « fait compliment », « admire »). * Les vers 5 à 10 montrent l’intelligence du Loup qui raisonne (connecteurs logiques « mais » v.7, « donc » v.10). * Le narrateur nous fait rentrer dans l’intimité des personnages.
II- Art de la mise en scène
a) Un discours argumentatif
* Thèse du Chien : le suivre (recruteur) « quittez les bois vous ferez bien » (v.15), justifiée par divers arguments : * Philosophique (v.16 à 18) : les loups ont pour vocation le