La Fontaine voyages
Oscillation entre fascination et répulsion, entre distance et proximité, pour ou contre un voyage où le retour compte plus que l'aller.
I- L'appel du voyage comme chant des sirènes
Tentation d'échapper aux servitudes des conditions de vie de la société des hommes, tentation de dérobade, de fuite. Dès lors le voyage se présente comme synonyme de liberté : dans « Le Loup et le Chien » avec l'opposition sédentarité du chien et nomadisme du loup qui découvre les délices du confort avant de réaliser que le prix en est la liberté « il court encore ». le voyage permet l'acquisition de la sagesse avec l'Hirondelle, I, 8 : « en ses voyages / avait beaucoup appris ». L'idée d'un voyage heureux et constructif est levée dès le Livre II, l'exil du taureau cause la mort des grenouilles dans « Les deux Taureau et une Grenouille », II, 4. dans le Livre III, le voyage acquiert une dimension initiatique : « Le Meunier et son fils », III, 1 qui apprennent à ne pas vouloir « contenter tout le monde ». Le voyage rime ensuite avec naufrage dans « Le Berger et la Mer », IV, 2, c'est une épreuve qui peut amener sur le chemin de la sagesse avec « Le Singe et le Dauphin », IV, 7. Enfin il peut être révélateur de vérité avec « Le Chameau et les Bâtons flottants », IV, 10 le voyage d'approche démasque le leurre que provoquait l'éloignement. C'est aussi un leurre dans « La Grenouille et le Rat », le voyage détaillé par la grenouille n'a pour seul objectif de manger le benoît voyageur.
Le voyage en lui-même est dangereux, temps où l'on vole comme dans « tribut envoyé par les Animaux à Alexandre » IV, 12 ou « Les deux Pigeons » IX, 2 ou encore « le pot de terre et le Pot de fer » fable qui prône la sagesse du coin du feu.
II- Les vertus du voyage ?
Cruelle infortune pour « Les deux Pigeons », IX, 2, ou « le Rat et l'Huître », X, 2, qui déconsidèrent ce genre de mirage. ( voir la morale proposée par Pilpay au sujet Des deux Pigeons, différente de celle