La fontaine
A/ Structure du texte
• Premier mouvement (vers 1-15) : le dialogue. Les deux personnages ont tous deux la parole au début de la fable contrairement à l’introduction de la fable de La Fontaine. On remarque que le premier vers est le même entre les deux fables (« Le chêne un jour dit au roseau ») : reprise évidente du texte lafontainien. Le roseau a ici la plus grande part de la parole (ce n’est pas le cas chez La Fontaine), et c’est lui qui adopte un style lyrique et grandiloquent contrairement au chêne qui parle de façon nettement plus relâché (« marmots »)
• Deuxième mouvement (vers 16-26) : la victoire du roseau. La prophétie se réalise. C’est là le mouvement central comportant la péripétie : le chêne tombe par terre. Mais ce n’est pas un coup de théâtre dans la mesure où Anouilh suit parfaitement l’ordonnancement du récit de La Fontaine. Seul le roseau parle : le roseau dans la fable d’Anouilh est bien plus haineux et virulent à l’égard de son compère (vers 24), se réjouissant de la mort de son compagnon pour la simple raison qu’il l’avait prédite.
• Troisième mouvement (vers 27-31) : la fin est beaucoup plus courte –typique dans les fables de La Fontaine). Ces vers constituent une morale sans en avoir les atours syntaxiques. Le récit continue en effet mais la dernière parole du chêne peut être interprétée comme une morale dans la mesure où elle offre un éclairage nouveau sur l’interprétation à donner au texte. On note néanmoins que cette « morale » est nettement plus sibylline que les morales probablement dites de La Fontaine.
B/ Une nouvelle victoire pour le roseau
• la première parole du chêne a pour but de provoquer le roseau. Il est alors qualifié d’ « orgueilleux » par le roseau (vers 15), de « fier » (vers 19). On notera l’oppose avec le portrait que le roseau brosse de lui-même au vers 12 dans un alexandrin avec césure à l’hémistiche sur un rythme très classique 3/3//3/3 (tétramètre).
• Le roseau est aidé par les