Une vingtaine d’année sépare les deux conflits majeurs du XXème siècle. Ce laps de temps devait permettre aux pays affectés de constater les dégâts et de sortir la tête de l’eau. La France, alors sortie si l’on peut dire victorieuse de la Première Guerre mondiale, entre dans une phase d’effondrement de sa IIIème république, jusqu’ici globalement solide face à la conjoncture de l’époque. Alors que l’héxagone peine à remonter la pente, le nuage d’un nouveau conflit mondial fait son apparition. Quelle est la situation de la France à la veille de la Seconde guerre mondiale ? La France est-elle de nouveau prête à s’impliquer dans un conflit ? Dans un premier temps, nous allons dresser un tableau de la situation de la France (aux plans économiques, politique puis social) dans les années 30 et ensuite discuté de l’État de la France à l’approche du conflit afin de juger si elle est prête ou non à y faire face.

Les années 20 avaient permis à la France, à travers de nombreux investissements, d’accroitre et de diversifier sa production qui, par la suite et avec la dépréciation du Franc, alimentait le marché rentable de l’exportation. Malheureusement, le krach de 1929 qui se déroula à la Bourse de New York, dont les Français se croyaient à l’abri, a fait des dégâts. Bien qu’ayant eu un impact relativement minime comparé au reste de l’Europe, il n’était pas sans conséquence, et plus de 10% de la population active s’est retrouvée au chômage ! Ce qui faisait la force de la France précédemment était devenu son talon d’Achille : les secteurs qui exportaient, tel que l’agriculture ou le textile, furent touchés de plein fouet et la dévaluation de la monnaie anglaise n’arrangea pas la chose. En effet, cette dernière contribua à rendre les produits français moins compétitifs. Conséquemment, en aval des solutions inappropriées des gouvernements, l’augmentation des impôts et la diminution des dépenses publiques ont mené à une baisse majeure du pouvoir d’achat pour les classes