La furie
Qui que tu sois, furie, prêtre ou démon, répondit Front-de-Bœuf, tu mens par la gorge ! — (Walter Scott, Ivanhoé, Traduction de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
Femme très méchante et très emportée.
Ô trahison conçue au sein d’une furie ! — (Pierre Corneille, Cinna ou la Clémence d’Auguste, IV, 1)
Quoi ! votre amour se veut charger d’une furie
Qui vous détestera […] — (Jean Racine, Andromède, III, 1)
Elles [des femmes qui suivaient l’armée d’Arioviste] lui défendirent de livrer bataille avant la nouvelle lune ; ces furies allaient sacrifier à leurs dieux Procilius et Titius, deux ambassadeurs envoyés par César à ce perfide Arioviste. — (Voltaire, Memmius, V)
Emportement de colère, par référence à la fureur vengeresse qui animait incessamment les Furies.
Que sert de s’emporter à ces vaines furies ? — (Pierre Corneille, Médée, V, 6)
Où fuirais-je de vous après tant de furie ? — (Pierre Corneille, Rodogune princesse des Parthes, V, 4)
Vient-on avec furie
Arracher de vos bras votre fils Zacharie ? — (Jean Racine, Athalie, III, 4)
(Par extension) Comportement sanguinaire.
Les bourreaux doivent savourer la même omnipotence, se livrer à pareille furie, goûter une égale joie de meurtrir sans remords. — (Jean Rogissart, Passantes d’octobre, 1958)
(Par hyperbole) Simple mécontentement.
Je suis encore ici ; j’en suis en furie. — (Marquise de Sévigné, 52)
Il me met en furie par le sot livre qu’il vient de lire. — (Marquise de Sévigné, 239)
Mouvement violent et impétueux d’un animal irrité.
Le lion en furie. La furie des bêtes sauvages.
Impétuosité de colère, d’attaque.