La garde à vue
Garde à vue et libertés individuelles
Comme l’a souligné le Conseil Constitutionnel dans une décision du 30 juillet 2010, le recours à la garde à vue s’est banalisé. En 2009, 790 000 gardes à vue ont été pratiquées sur le territoire. La question des garanties offertes pour protéger les libertés individuelles est donc d’actualité.
La garde à vue est une mesure de contrainte nécessaire ayant pour objet l’audition d’une personne à l’encontre de laquelle il existe des « raisons plausibles de soupçonner qu’elle a commis ou tenté de commettre une infraction » (art. 63 du CPP).
La garde à vue est une mesure de police judiciaire rendue nécessaire afin de veiller à la conservation des preuves, d’éviter la fuite du suspect et permettre l’interrogation de celui-ci hors de la présence de l’avocat.
Toutefois, la garde à vue entre en confrontation avec les libertés individuelles notamment avec la liberté d’aller et venir (art. 5 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme, déclaration des droits de l’homme et du citoyen). L’usage fait de la garde à vue peut également porter atteinte aux droits de la défense et aux droits au procès équitable. En effet, selon la jurisprudence de la Cour de Strasbourg l’article 6 a vocation à s’appliquer à la phase de l’enquête car une inobservation initiale risque de compromettre gravement le caractère équitable du procès (CEDH, 26 novembre 1993, Imbrioscia c/ Suisse). L’application du droit de la défense et du procès équitable à la garde à vue renvoie à deux thèmes d’actualités : l’accès à l’avocat et le droit de ne pas contribuer à sa propre incrimination. En outre, la garde à vue doit respecter la dignité humaine des intéressés.
La nécessité de respecter les libertés individuelles en garde à vue est d’actualité. En effet, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH, 27 novembre 2008, Salduz c/ Turquie ; CEDH 13 octobre 2009, Dayanan) et le Conseil constitutionnel (DC, 30 juillet 2010) ont