La grtuite c'est du vol
La controverse persistante, et portant sur l’effectivité du droit de la propriété intellectuelle dans un contexte dématérialisé revêt une acuité certaine lorsqu’il est question de peer-to-peer, et spécifiquement de téléchargement illégal. Les manifestations de cette radicalisation apparaissent en gros titre dans la presse « la propriété intellectuelle c’est le vol », ou au contraire « la gratuité, c’est le vol ». On en revient même à opposer les communistes aux ulta-libéraux, les « thuriféraires de la libre circulation des œuvres » aux « partisans du déploiement sans barrières de la concurrence et du consumérisme » …. Comme si « la fin de l’histoire » (Fukuyama) préfigurant la fin des grandes idéologies, ayant débuté à la chute du mur de Berlin, se trouvait bousculée avec la survenance de nouvelles problématiques inhérentes aux nouveaux procédés d’échange et de communication … Egalement, l’idée de gradation et de hiérarchisation dans la culture resurgit pour légitimer soit la gratuité des biens de divertissement, soit au contraire la rémunération des auteurs d’œuvres intellectuelles. Cette distinction, caractérisée par une inapplicabilité avérée, veut battre en branche la marque actuelle du tout culturel , ce qui paradoxalement reflète la pensée portée par les populistes Russes du XIX siècle : « une paire de bottes vaut Shakespeare ». Le lecteur averti ne saurait manquer de s’interroger sur les motifs de résurgence, ou de déplacement de ces clivages idéologiques, qui semblaient fondamentalement résolus depuis longue date. En réalité, force est de remarquer que la généralisation de nouveaux standards de communication et d’acquisition de contenus audiovisuels légitime des interrogations sur cette question de la portée de la protection conférée par le droit de la propriété intellectuelle sur