Le scénario qui se joue actuellement en Ukraine rappelle un peu celui de 1914-1918. C'est un scénario d’accroissement des tensions qui se forge sur des logiques de politique interne propres à l'Ukraine et à la Russie, dont l’Europe est partie prenante sans malheureusement de mécanisme qui permettrait de l'arrêter à court terme. Deux éléments positifs doivent cependant être soulignés. D'une part, ni l’Union européenne ni la Russie n'estiment qu'en arriver à un conflit armé serait une bonne chose. D'autre part, et l'on pourrait mettre cela sur le compte des effets bénéfiques de la mondialisation, tous les acteurs économiques s'opposent à la rupture économique entre l’Europe et la Russie due à la crise ukrainienne. Autrement dit, de manière très pragmatique, personne n'a intérêt à une escalade de la violence. J'imagine assez mal une intervention militaire directe de la Russie. Aussi, c'est plutôt le scénario d'une tension très forte et durable qui se dessine. Non pas une guerre froide, mais plutôt une relation distendue entre l'Occident et la Russie sur le long terme. Le problème, c'est que les pays européens sont divisés et ne peuvent que définir des consensus pour définir le niveau des sanctions qu’ils appliquent à la Russie. Cela ne permet pas d’avoir une action diplomatique forte et déterminée en direction de ce pays afin de trouver une solution politique. Or face à un Vladimir Poutine, qui est dans une logique d’autisme nationaliste, nous en aurions besoin. A l'heure actuelle, personne n'a réussi à engager un véritable contact direct avec le chef d'État russe afin de trouver les voies de sortie de la