La honte
L'homme isolé peut commettre un acte vulgaire sans pour autant se juger, se questionner sur la vulgarité de son geste. Le geste est effectué dans le mode du pour-soi, dans le rapport de soi à soi-même. L'homme accompagné va éviter ce genre de gestes.
En effet, la différence qui existe entre ces deux situations, est que l'homme accompagné sait que les autres pourront juger cet acte, et ainsi penser des choses négatives sur lui. L'acte passe alors du mode du pour-soi au mode de l'en-soi dans la mesure où il est objectivé, il a un rapport avec le monde extérieur car il est perçu par autrui (...)
La honte n’est honte que devant une personne, au sens contraire elle est fausse. Voilà sa structure première. Elle est accessible à la réflexion, mais non pas réflexive. La honte est appréhension honteuse de quelque chose et ce quelque chose est moi. J’ai honte de ce que je suis. Elle réalise une relation intime de moi avec moi. La honte est par nature reconnaissance. Je reconnais que je suis comme autrui me voit. A ce moment là, autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même. J’ai honte de moi tel que j’apparais à autrui. J’ai besoin d’autrui pour saisir pleinement toutes les structures de mon être. Le pour-soi renvoie au pour autrui.
C'est d'après ce principe qu'il fait la distinction entre l'être pour soi, l'homme est sujet, il a conscience de son existence et de sa liberté, il n'ignore pas qui il est, et l'être pour autrui, l'homme, projeté sous le regard des autres, le sujet devient objet, l'homme est considéré comme un objet par l'autre. L'homme n'agit plus