La iii ème république
Les océaniens ont développé de nombreuses cultures autonomes et variées. Dans la plupart d’entres elles, les arts tiennent une place fondamentale car ils sont facteurs essentiels d’intégration à la vie sociale et religieuse.
Nous avons choisi d’étudier les chambranles kanaks car elles sont les plus représentatifs de la sculpture monumentale kanake, liées au décor de la grande case.
« Gardiens de la porte de la grande case », les chambranles sont deux plaques de bois sculptées en bas relief de part et d’autres de l’entrée. Les kanaks les représentent comme des gardiens vigilants pour en éloigner les esprits malveillants. Or elles ont aussi une fonction pratique, qui consiste à tenir appliqué l’extrémité des supports qui maintiennent les matériaux de la paroi de la case, paille, peau de niaouli ou nattes, contre les poteaux du tour de case formant l’entrée. L’appellation « chambranle » désigne techniquement un élément porteur. C’est donc abusivement qu’on a nommé les deux appliques plantées de chaque côté de la porte, à l’extérieur de la grande case. Toutefois l’usage en étant très répandu, cette nomination sera gardée. En langue xââracùù : xäba pichöö se traduirait par les « teneurs de peaux de niaouli », description plus conforme à ces pièces.
A Hienghène, les chambranles sont désignées par jovo le plus souvent. La mission de ces gardiens, qu’on prétend muets, consiste à refouler ceux qui entrent dans la maison des hommes sans autorisation ou avec des intentions belliqueuses. Les jovos sont alors prévenus par le thabhoap ou katara, un visage sculpté placé juste en dessous du seuil et qui surveille les entrées. L’entrée est donc interdit aux femmes. Le sens particulier de ce terme reste à préciser car ils pourraient dénommer soit toute la sculpture, soit la partie supérieure de la sculpture, le visage.
Les anges gardiens
DESCRIPTION DE L’OBJET
Les chambranles sculptées ont une épaisseur qui varie de 5 à 18 cm selon