La jalousie de robbe-grillet
A) L’emploi des temps : le présent supprime la distinction entre énoncés narratifs (passé simple) et descriptifs (imparfait). En revanche, abondance de passés composés. Multiplicité de passifs : est évoqué de façon étrange le résultat de l’action plutôt que l’action elle-même.
B) Le statut du narrateur : pas de narrateur omniscient, comme chez Balzac. A. et Franck gardent leur mystère. Il n’y a pas les explications psychologiques du roman réaliste.
C) Un nouveau lecteur : celui du Nouveau Roman. Il n’est pas guidé par le narrateur, il doit avoir une attitude active de déchiffreur d’énigmes. Le texte, insolite, est à décoder.
II. Une description d’un nouveau type.
A) Le refus du discours direct : une conversation est évoquée, et pourtant, les propos ne sont pas rapportés. Refus de " l’effet de réel " du discours direct, distance avec les personnages voulue.
B) Un narrateur particulier : il a un point de vue très restreint sur les faits, c’est donc sans doute un narrateur-personnage, doté d’une vision personnelle sur les choses. On constate sa présence grâce aux modalisations (" paraissent, semble, sans doute… "), aux marques d’évaluation (" encore, surtout ").
C) Tout devient alors indice : c’est donc le mari qui observe (jaloux) les faits et gestes de ceux qu’il soupçonne être des amants. La preuve : le " dit-elle " révèle de l’implicite. Pour le mari, tout est suspect et il relève tout de façon maniaque : les absences bizarres de la femme de Franck, le fait qu’A. ait disposé les sièges exprès de façon à éloigner le mari, qu’elle se soit placée à côté de l’invité, la faiblesse de la lumière qui n’est pas un hasard…
Conclusion : reprenant une situation usée (le mari, le femme et l’amant), le fragment du roman de
Robbe-Grillet est pourtant très original. Le lecteur doit être actif, tenter de comprendre les