la jeune fille à la perle
Directeur de la publication de la fameuse Encyclopédie, Denis Diderot fut l’une des plus grandes icônes des Lumières. L’extrait dont nous ferons la lecture est d’ailleurs lui-même une partie de l’article « Autorité » publié dans le premier volume en 1751 et sans doute l’une des raisons de son interdiction en 1753 par ordre royal. Cette encyclopédie en plus d’être une référence pour les arts et les sciences, fut une véritable arme de guerre employée par les philosophes afin de lutter contre la tyrannie et la religion et pour tenter d’ouvrir les yeux à leur lecteur.
En quoi cet article est-il un rejet de la théorie classique et une critique de la monarchie ?
Afin d’y répondre nous diviserons notre explication en deux temps. Le premier sera consacré à la forme du texte et à son apparence d’ouvrage scientifique et philosophique et le second analysera l’implicite du texte et l’extrême habilité polémique de son auteur.
I/ Les apparences d’un ouvrage scientifique et philosophique.
Dès le début, la forme du texte interpelle. Présenté comme un dictionnaire de chose, il en reprend les caractéristiques. Les articles sont classés par ordre alphabétique (L’article Autorité étant placé dans le premier tome).
On retrouve le ton du dictionnaire avec une narration au présent de vérité général : « la liberté est un présent du ciel » (l.2) ; « Toute autre autorité vient d’une autre origine que la nature » (l.6). Mais aussi une généralisation lexicale, avec des phrases présentées comme des vérités admises.
De plus l’ouvrage bénéficie grâce à son appellation de l’objectivité et de la neutralité communément admise à propos d’un dictionnaire ce qui lui offre la confiance du lecteur assuré d’y trouver des affirmations sures. Par cela il reprend l’idéal d’éducation des lumières, l’un des buts incontournables de leur combat.
L’auteur présente comme vérité admise des positions radicalement contradictoires avec toute