La jeune fille le pouvoir et la mort - geneviève hoffman
La jeune fille, le pouvoir et la mort
Paris : De Boccard, 1992 (400 pages)
Geneviève Hoffmann est agrégée d’histoire depuis 1972. En 1987 elle a soutenu une thèse de doctorat. Formée à l’université Paris-I et membre du centre Glotz, centre de recherche sur les monde hellénistiques et romains, puis du centre Louis Gernet, centre de recherches comparées sur les sociétés anciennes, ses travaux s’intéressent essentiellement à la représentation dans la société que ce soit l’adultère (Le châtiment des amants, Paris, De Boccard, 1990) ou ici les jeunes filles.
En ce lieu, en ce temps
Pourquoi les jeunes filles? Pourquoi ce titre?
La jeune fille n’est-elle pas une figure intemporelle, jeune et belle, qui comme l’éphèbe a toujours ébloui et fasciné les Grecs? En quoi la place de cette étape, entre deux âges, deux mondes : celui de l’enfant puis de l’épouse est-elle un révélateur de la société athénienne du Ve siècle?
De tout temps, il semble que parmi les auteurs qui se sont intéressés au fait féminin, aucun n’a jugé la place de la jeune fille à Athènes comme ayant un rôle important dans la politique, ou de manière plus générale, dans l’organisation sociale.
La rédaction de cet ouvrage vient d’une réalité souvent délaissée: les jeunes filles occupent un rôle central dans les tragédies grecques. Elles y sont représentées comme des personnages uniques, au cœur des jeux de pouvoir qui animent le théâtre grec.
Ainsi Iphigénie, Electre et Antigone ont une autre vocation que le mariage. Elles doivent s’élever contre le sacrilège, le crime, la tyrannie.
Cette préférence des auteurs tragiques pour des personnages féminins est paradoxal: ils confient le pouvoir de dire les mots qui soulèvent les questions essentielles du Pouvoir et de la Mort à des êtres socialement sous tutelle, politiquement nuls et promis à un avenir d’exclusion.
L’Orestie d’Eschyle (458 avant Jésus-Christ) est la première œuvre à avoir présenté deux figures de jeunes