La jeunesse selon la litterature
2 LA TRADITION AVANT LA LITTÉRATURE POUR LA JEUNESSE
2.1 Contes populaires, légendes, mythes, comptines
Tant que l’enfant n’a pas eu d’existence sociale propre et que la notion même d’enfance n’a pas été clairement définie (voir histoire de l’enfance), la littérature pour la jeunesse s’est longtemps résumée à des assimilations ou à des adaptations, orales ou écrites, de formes littéraires originellement destinées à un public adulte. La tradition orale des contes populaires, des légendes, des mythes, des comptines ou des poèmes a ainsi constitué le premier réservoir de textes littéraires susceptibles de toucher les jeunes.
En Grande-Bretagne par exemple, les histoires transmises par les parents aux enfants, de génération en génération, étaient des ballades mettant en scène des héros légendaires ou encore des contes chantés par des bardes ambulants, comme Taliesin (poète gallois du VIe siècle), en l’honneur d’ancêtres mythiques.
2.2 L’édification morale de la jeunesse
Avec l’avènement de l’imprimerie, au milieu du XVe siècle, des ouvrages à vocation pédagogique destinés aux enfants commencent à paraître. Ainsi, le premier imprimeur anglais, William Caxton, publie Book of Curtesye en 1477. Ce « livre de courtoisie » est un ensemble de poèmes rimés qui définit les règles de conduite d’un enfant sage. Les enfants sont donc soumis à la lecture d’ouvrages non illustrés et moralisateurs — soit exactement l’inverse de ce qu’on attend aujourd’hui de la littérature pour la jeunesse. Le Télémaque de Fénelon (1699) procède de la même logique.
Le Voyage du pèlerin (The Pilgrim’s Progress), de John Bunyan, publié en deux parties en 1678 et 1684, connaît un grand succès auprès