La joie de vivre
1-Le thème et la composition
Dans un paysage méditerranéen lumineux de bord de mer à la ligne d’horizon haute, se découvrent en trois bandes horizontales superposées, herbe, rochers, plage, arbre (à gauche), pied de vigne (à droite), mer, avec un voilier sur la gauche, et ciel. Sur le devant, une frise de personnages peu espacés réunit, dans une composition fermée et centrée, femme, bêtes et monstres hybrides dans la musique et la danse. Deux figures plus statiques, de trois-quarts, encadrent la scène : sur la gauche, un centaure de profil joue de la flûte et sur la droite, un faune assis joue de la diaule ; au centre, une danseuse nue (nymphe ou bacchante) aux formes longilignes et à la poitrine épanouie joue du tambour basque dans une danse effrénée, saute et virevolte dans un pas classique, et agite sa longue et épaisse chevelure comme deux ailes ; elle est accompagnée par les cabrioles de deux chèvres au visage humanisé (ou de deux petits faunes), l’une dressée sur ses pattes arrière, l’autre saisie en plein saut (comme la danseuse).
Dans un support très étiré horizontalement, les figures positionnées au premier plan occupent toute la hauteur de la scène. Sur le fond de bandes horizontales, les quatre figures centrales (centaure, danseuse, chèvres) s’inscrivent dans une composition triangulaire dont le haut de la danseuse forme le sommet ; ce triangle est symétriquement accosté à gauche par le bateau et le pied de vigne et à droite par la figure du faune assis.
2-Les références à sa vie personnelle
La Joie de vivre évoque par son thème tout à la fois la paix mondiale et le bonheur personnel retrouvés. Dans ce paysage méditerranéen éternel d’Antipolis (nom grec d’Antibes) et de l’Arcadie où un voilier pêche ou voyage et où une chèvre sourit, le temps du récit est un temps mythique, un âge d’or, un temps de bonheur idyllique qui entraîne toute la création à l’unisson dans le plaisir de vivre, la musique, la danse, la