LA JOIE
2 Surplis : vêtement à manches larges que les prêtres portent sur la soutane.
3 Drille : homme jovial.
4 Frac : habit noir de cérémonie.
Introduction
Poèmes saturniens, recueil de Paul Verlaine paru en 1866, pose dès son titre sa double postulation : faire acte de poésie dans le monde de Saturne, celui de la mélancolie. Mélancolie, tristesse, le poème « L’enterrement » dans son titre relève de l’émotion, de la condition humaine dans son inexorable fin. Pourtant, il détourne le présupposé du lecteur et lui offre une nouvelle description du rapport à la mort. Il serait dès lors intéressant de nous interroger sur la mise en place d’un cynisme de l’observation, en étudiant, dans un premier temps le cynisme grinçant, puis, dans un second temps, la communion d’indifférence autour de l’évènement, pour, enfin, retourner à notre tour le poème et réfléchir à son ambiguïté.
I) Un cynisme grinçant
Le titre nous indique une cérémonie funéraire mais le poème pose sur cet évènement douloureux un regard qui contraste, voire choque. Ce contraste intéresse le poème tout entier, entre l’enterrement, ce qui devrait être une cérémonie funèbre, et la description qui en est faite, pleine d’humour.
• Le premier vers, déjà, nous confronte ainsi à une antithèse, « un enterrement » dans une qualification presque oxymorique, la « gaieté » de l’évènement. L’humour parcourt ainsi tout le poème mais reste cependant trop insistant, débordant les limites de la simple moquerie. Remettre en cause la gravité de la cérémonie est une chose, insister et entourer personnes, objets et situation de « trilles » et de joie relève du cynisme. Inapproprié, l’humour n’est ainsi pas utilisé en tant que tel mais appuyé sur un thème de douleur, entraînant non le rire mais le malaise du lecteur. Il ne s’agira pas ici de nous détourner d’une cérémonie que nous jugerions trop triste, de relever ou de signifier des traces humour dans un moment de