La justice en procès
Le mal et l’interdit
Introduction : La justice est à la fois une morale en ce sens, elle se distingue de la vengeance mais c’est aussi une institution dont l’objectif est de tracer les frontières non pas entre le bien et le mal mais entre le licite et l’interdit. Il y a toujours eu une tension entre le droit et la morale c’est à dire entre l’interdit au sens juridique et les conceptions du bien et du mal qui partage la société. Deux procès vont nous dire la tension qui sépare justice et politique avec le procès de Louis XVI et la tension qui oppose droit et esthétique avec le procès des fleurs du mal.
I- Le procès de Louis Capet
A – La France est elle régicide
Le 11 Décembre 1792, le procès de Louis Capet débute devant la convention, transformée et constituée pour l’occasion en tribunal. Depuis sa fuite à Varennes le 21 Juin 1791 Louis XVI a été déposé, c’est à dire qu’il n’est plus ni le Roi de France, c’est à dire le monarque absolu, ni le Roi des français, c’est à dire le monarque dont les pouvoirs sont limités par la constitution. Il n’est plus que le citoyen Louis Capet c’est à dire un homme qui doit répondre de haute trahison devant l’assemblée nationale. En effet, on a retrouvé aux Tuileries une armoire de fer (un coffre fort) les lettres qui démontrent que le Roi a comploté avec le Duc de Brunswick contre le gouvernement. Ca a conduit au vote le 15 Juillet 1793 sur la peine de mort. La convention est composée de montagnards et les girondins et le débat est le suivant : les montagnards veulent la peine de mort pour imposer la République et un comité de salut public et les girondins veulent éviter la peine de mort car il pense que cela va déclencher une guerre civile en France. La majorité pour voter la mort de Louis Capet c’est 360 voix et le décompte du vote est le suivant : (331 voix qui votent contre la peine de mort, 26 voix qui votent pour la peine de mort mais avec sursis et il y a 361 qui votent la