La laicité
La laïcité est un grand principe fondé par la République devenu légal par la loi de 1905 et constitutionnel par son affirmation dans le préambule des constitutions de 1946 et de la V° en 1958 : « La France est une république une, indivisible et laïque. »
D’autre part, elle a occupé longtemps et parfois encore notre champ politique comme une ligne de clivage politique entre la droite et la gauche tout comme elle fut le ciment de la gauche radicale et socialiste.
Le mot lui-même n’a pas de définition, il est apparu dans le langage en 1871, quand les Républicains sont partis à la conquête du pouvoir. Ce substantif vient de l’adjectif ancien laïque ou laïc, du grec laïkos (qui vient du peuple) par opposition à klerikos qui désignait les clercs. On devine par là que la laïcité est une démarche de sécularisation, de séparation du civil et du religieux.
Ce que l’on peut dire, c’est que la laïcité est d’abord une valeur républicaine, avant de devenir un principe d’organisation de notre société. Longtemps au cœur de débats, voire même d’affrontements idéologiques, elle est l’objet d’un large consensus autour de ce que l’on peut considérer comme une vertu républicaine.
Les Républicains ont fait de la laïcité une valeur fondatrice de la République.
Après la chute du Second Empire, le 4 septembre 1870, Gambetta proclame la République. Mais la République n’est que provisoire et elle est confrontée aux deux drames de la guerre et de la Commune. Surtout, pendant la période « d’ordre moral », les Républicains doivent faire aux tentatives de restauration monarchique soutenues par l’Eglise catholique qui rejette l’héritage révolutionnaire et qui veut imposer le catholicisme comme modèle idéologique, comme force sociale, et pour qui la loi civile est indissociable de la loi morale dont elle affirme être le dépositaire. C’est donc contre la tentative