La Laide Au Bois Dormant
« Combien d’enfants désires-tu ? »
« Comment sais-tu que je pensais à cela ? »
« Une reine aussi jolie que toi prenant un bain avec un air aussi triste au lieu de s’occuper de ses enfants pense forcément aux enfants qu’elle n’a pas », dit la grenouille/. « Il ne faut pas être sorcier pour le deviner. Mais je vais te dire quelque chose : je suis une grenouille qui prédit non seulement le temps, mais aussi l’argent et même les enfants. » « Extraordinaire, c’est extraordinaire », dit la reine. « Mais ces prédictions, les réalises-tu toi-même ? » « Évidemment. »
Philippe Dumas et Boris Moissard (2007). Contes à l’envers : La Belle au doigt bruyant (P43 à 52), Paris : Neuf de l’école des loisirs.
Il était une fois un Prince Charmant qui habitait Rouen dans la Seine-Maritime. C’était un jeune garçon tout ce qu’il y a de sympathique et que sa mère adorait, c’est elle qui répétait à tout bout de champ que c’était « un vrai petit prince » (il faut reconnaître qu’il n’était pas mal de sa personne). A treize ans, son père lui offrit un vélo demi-course : on ne le vit plus désormais qu’à bicyclette, son chien Didi trottant contre sa roue.
La difficulté, quand on est Prince, c’est de trouver un château abandonné. Une fois, Clément passa devant une palissade : peut-être cacherait-elle quelque forêt maudite, abritant un palais de la Belle au Bois Dormant ? Clément escalada la palissade.
Il atterrit dans un fouillis de ronces et d’orties, planté de deux ou trois arbres auxquels pendaient des bouts de chiffon : sans doute les oriflammes des chevaliers qui avaient tenté de vaincre la citadelle. Jonchant le sol, quantité de boîtes de conserves et de débris