La langue française: sa place au sein de l’europe, la dimension européenne des lumières (xviiie siècle)
I- Origine de la langue française
Le français vient en grande partie du latin populaire, tel qu'il était parlé en Gaule depuis la conquête romaine (52 av. J.-C.). Ce latin évolue lui-même diversement au contact des parlers locaux (celte, ibère, ligure, osque, etc.). Mais, en même temps, on a pu dire que c'était « la plus germanique des langues romanes ». C'est en effet la seule qui ait subi à ce degré l'influence des peuples du Nord, surtout des Francs, qui durant des siècles ont occupé la partie septentrionale du pays (d'où le nom de France).
Le français, langue très importante en Europe du XVIIIe siècle, devient l’outil principal qui servit à propager les idées et les valeurs des Lumières durant cette période.
II- Le développement du français en France:
L’État ne se préoccupait pas plus au XVIIIe siècle qu'au XVIIe de franciser le royaume. On estime qu'à cette époque moins de trois millions de Français pouvaient parler ou comprendre le français, alors que la population atteignait les 25 millions.
Au milieu du XVIIIe siècle, le peuple francisant parlait un français populaire non normalisé, encore parsemé de provincialismes et d'expressions argotiques. Seules quelques provinces étaient résolument francisantes. Par contre, la plupart des gens du peuple qui habitaient la Normandie, la Lorraine, le Poitou et la Bourgogne étaient des semi-patoisants : les habitants de ces provinces pratiquaient une sorte de bilinguisme: ils parlaient entre eux leur patois, mais comprenaient le français. Le patois est alors considéré comme étant essentiellement la langue des paysans et des ouvriers. Il s'agit d'un usage dévalorisé et subalterne. Les seuls Français à parler le français relativement standardisé étaient ceux qui exerçaient le pouvoir, c'est-à-dire le roi et sa cour, puis les juristes, les officiers, les fonctionnaires et les écrivains.
L’obstruction de l’école
L'école fut l'un des grands obstacles à la diffusion du français. L'État et