La langue d'homère dans l'odyssée
Sans entrer dans l’étude de la langue grecque et, plus précisément de la langue de l’épopée homérique, ce qui serait tout à fait hors de portée et hors sujet dans le cadre de l’étude des passages de l’Odyssée au programme, il est tout de même indispensable de disposer de quelques notions permettant de mieux en appréhender les caractéristiques. Ce sera l’objet de cet exposé.
I/ La langue d’Homère
1/ Quelques notions de base
Le grec est, comme le latin et le sanscrit, une langue indo-européenne. On peut reconstituer les racines des mots par la comparaison de ces langues et d’autres parlées et écrites à la même époque. Ce travail a été fait par les philologues, surtout aux XIXème et XXème siècle.
Les anciens Grecs ont adopté et transformé l’alphabet sémitique (phénicien), de manière à noter les voyelles, nombreuses en grec au IXème siècle avant Jésus Christ environ.
Les voyelles du grec sont : a, e, i, o, u (α, ε ,η, ι, ο, υ, ω).
Certaines sont toujours brèves : ε et ο, d’autres toujours longues η, ω. α, ι, υ sont soit brèves soit longues.
Il est très important de connaître ces données pour comprendre le fonctionnement du vers utilisé dans les poèmes homériques. Celui-ci est l’hexamètre dactylique. A la différence du vers français qui se découpe en syllabes, le vers grec se décompose en unités rythmiques (musicales), appelées pieds. On peut écouter des vers homériques scandés sur le site de l’université de Harward, site Harward classics, Prose and poetry.
L’hexamètre dactylique comprend six pieds composés de deux syllabes longues (spondée) et/ou d’une syllabe longue et de deux syllabes brèves : (dactyle, du grec « dactulos » le doigt). Le sixième pied de l’hexamètre est un dactyle, d’où son nom de « dactylique ».
Le rythme est très important dans la poésie grecque qui était, à l’origine, accompagnée d’un instrument de musique (cf. l’aède Démodocos dans l’Odyssée).