La laïcité dans la république : fondement et limites de son application
Selon le préambule de la Constitution de 1958, « le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l'homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu'ils ont été définis par la Déclaration de 1789 […]. La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. »
Il s’agit de comprendre avant tout comment la France, « fille ainée de l’Eglise », est devenue une République laïque. 1) La découverte de la laïcité en France
Jusqu'à la Révolution Française, la France est une monarchie de droit divin, c'est-à-dire que le couple royal tient son pouvoir de Dieu. La symbolique religieuse est ainsi très forte dans le quotidien. Le saccage des églises, le massacre des prêtres et la condamnation à mort de Louis XVI marquent une première rupture, renforcée par la Constitution civile du clergé de 1790 qui nationalise les biens de l'Église qui reviennent donc à l'État.
Article 10 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen du 26 août 1789 : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi »
En outre, en 1801, le concordat crée le mariage civil par opposition au mariage religieux. La médecine et l'enseignement deviennent des institutions d'État et s'émancipent alors de l'influence de l'Église. La religion garde cependant son importance au sein de la société grâce à ses bonnes œuvres. En parallèle, le pluralisme des cultes est reconnu. 2) Un principe posé par des texte fondamentaux
À la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, une série de lois renforce le principe de laïcité :
• le 28 mars 1882, Jules Ferry rend l'éducation obligatoire et l'enseignement public laïc ;
• en 1901,