la lecture
I/ des sujets d'entraînements proposés l'an dernier en hypokhâgne (par hasard : je ne suis pas devin...). C'est le n°2 (Michel Otten) qui a été donné au DS. Le n°3 (Julien Gracq) a été donné à l'ENS. Les autres sont des sujets de CAPES Lettres (modernes ou classiques).
II/ un sujet très proche donné au 2e concours blanc en hypokhâgne l'an dernier (un peu sur la littérarité, mais plus encore sur l'expérience de la lecture).
III/ le même sujet dans une version plus longue, donnée en 2004, avec un bout de corrigé (analyse, problématisation, plan schématique).
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I/ Hypokhâgne 2011 / Sujets d’entraînements
(Thème : l’œuvre et le lecteur)
1)
Entre 1940 et 1958, l’écrivain Vladimir Nabokov enseigna la littérature aux Etats-Unis. A l’issue d’un cours semestriel, il s’adressait ainsi aux étudiants :
« J’ai essayé de faire de vous de bons lecteurs, qui lisent non dans le but infantile de s’identifier aux personnages du livre, ni dans le but adolescent d’apprendre à vivre, ni dans le but académique de s’adonner aux généralisations. J’ai essayé de vous apprendre à lire les livres pour leur forme, pour leur vision, pour leur art. J’ai essayé de vous apprendre à éprouver un petit frisson de satisfaction artistique, à partager non point les émotions du personnage du livre, mais les émotions de son auteur — les joies et les difficultés de la création. Nous n’avons pas glosé autour des livres, à propos des livres, nous sommes allés au centre de tel ou tel chef-d’œuvre, au cœur même du sujet. »
Vous apprécierez la portée de ce propos en vous référant à votre pratique des textes littéraires et en vous appuyant sur des exemples précis et analysés.
2)
Dans son exigence (par ailleurs si légitime) de comprendre, le lecteur opère une véritable traduction ; il tente d’attirer le texte dans son univers, de l’insérer dans son idéologie : mais en vain, le texte sera toujours ailleurs. C’est pourquoi toute