la lecture
1-La figure naturelle de Nini. En fait, humainement parlant, Nini n’en mène pas large ; au contraire, son existence se résume en un long tissu d’échecs sentimentaux. Notamment, on a vu échouer son projet de mariage avec le Français Perrin qui n’a pas su honorer ses promesses. Et socialement, elle a occupé un petit poste de dactylographe dans une société contractante où elle était souvent en butte aux admonestations peu amènes du patron. Enfin intellectuellement, elle n’est pas trop bien pourvue puisqu’elle n’était pas capable de se prévaloir d’aucun titre universitaire. Et on l’a vu trébucher lamentablement sur les titres des livres des auteurs qui l’ont amené à voir en Boileau un néo-classique, et en Montesquieu le poète de l’amour. Au fait, tout ce qu’elle a comme bagage, ce sont ses prétentions à la supériorité humane sur le Nègre rien que par sa naissance, et sa couleur de peau. Très important la couleur de peau. En principe, le Nègre est dégénéré qui cumule tous les défauts qui déshumanisent, où empêchent d’accéder à la dignité la grandeur humaine. Elle s’est fait un devoir de ne rien devoir aux Nègres, de ne pas les fréquenter, ni les épouser, ou du moins de les utiliser comme domestiques. Justement elle en deux à la maison.
2-La fugue racisme de Nini. Nous avons identifié deux Nini la mulâtresse : une première qui correspond à la personne naturelle et réelle, dans ses limites, à laquelle s’oppose la personne qu’elle croit être pétrie de