Le 7 mai 1954, la France se rend à Diên Biên Phu après cinquante cinq jours de siège par les troupes du Viêt-Minh. La conférence de Genève sépare le Vietnam en deux zones militaires de part et d’autre d’une zone démilitarisée au niveau du 17ème parallèle : le Nord-Vietnam est attribué à la république démocratique du Viêt Nam (RDVN) et le général Hô Chi Minh, et le Sud est au régime de Bao Daï soutenu par la France jusqu’en août 1955 où Bao Daï cède à un coup d’État déguisé en référendum sous la pression des Etats Unis et laisse sa place à Ngô Dinh Diêm qui proclame la République du Viêt Nam (RVN). Le régime en place au Sud refuse les élections qui devaient permettre la réunification du pays en 1956. La RDVN débute alors la guerre du Vietnam, en déclenchant une guerre civile au cœur de la RVN par le biais de cellules communistes infiltrées. Le Viet Minh remporte finalement en 1975 la guerre du Vietnam, et les deux Vietnams sont réunifiés le 2 juillet 1976 sous le régime de Ton Duc Thang. Comment en est-on arrivé à un tel conflit ? Comment se positionnent les différents acteurs internationaux face à cette lutte pour l’indépendance du Vietnam ? Nous verrons que les deux superpuissances de la guerre froide sont toutes les deux opposées à la colonisation, et que par conséquent la France se retrouve face à un choix difficile : garder ses colonies et risquer de perdre le soutien des ÉtatsUnis, ou se détacher de ces territoires et perdre en même temps une grande manne économique au lendemain de la guerre. Etrangement, les deux grandes puissances mondiales à la fin de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis et l'URSS, ne possèdent aucune colonie. Les grands empires sont les empires français, britannique et hollandais. Cette configuration fait que les Etats-Unis comme l'URSS peuvent s'opposer à la doctrine colonialiste et à ceux qui continuent à l'appliquer. Ici, c'est la France, avec le territoire de l'Indochine française, qui va être victime de ses colonies. Les