La libérté est l'abscence de loi ?
Introduction
La société actuelle fournit de nombreuses occasions de s’indigner. La vision de l’injustice fait parfois souhaiter que les abus soient corrigés au plus vite
©HATIER
sans s’embarrasser de longues procédures. Il apparaît alors que la réclamation qui demande justice se fonde sur un sentiment dont la légitimité semble incontestable. Néanmoins, cette affirmation pose problème. L’idée d’une telle justice peut sembler séduisante, mais risque de n’être que le masque de notre ignorance ou de notre désir de vengeance. Le jugement subjectif semble être une base bien fragile, mais certaines colères sont justifiées. Nous devons donc réfléchir au fondement de la justice, cette idée complexe qui associe les dimensions juridique et morale. Peut-il y avoir une justice extérieure au droit ?
1. Les motifs de la question
A. Le présupposé La possibilité de l’existence d’une justice en dehors du droit présuppose un sentiment d’insatisfaction à l’égard de ce dernier. Or le droit est d’abord rencontré sous sa forme positive. Ce terme signifie que les lois sont des dispositions, qu’un gouvernement impose à la société à travers des institutions dans le but de faire régner un ordre commun censé être profitable à tous. Dans nos sociétés, la justice légale se présente sous une triple forme. Un ensemble de lois écrites (l’ordre juridique), des tribunaux ayant pour charge d’instruire et de trancher des différends (l’institution judiciaire), et cette démarche s’achève par un verdict, donc une parole qui départage les parties en conflit. Pour que la sentence soit juste, il faut qu’elle ait été précédée par un échange de discours opposés, où chaque camp expose ses arguments et ses griefs. On le voit, la justice légale n’a pas la rapidité d’un sentiment. Elle est plus réfléchie et plus rationnelle. Elle est une voie longue ou procédurale, alors que le sentiment s’enflamme