La liberté d'expression face à l'injure et à la diffamation
La loi accorde des libertés mais définit également des limites pour les garantir. Les citoyens, même s’ils disposent d’une liberté d’expression très étendue en vertu de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, ne peuvent toutefois pas s’exprimer au détriment de tiers. Il existe notamment ce que l’on appelle des « délits de presse » soumis au régime de la loi sur la Liberté de la presse du 29 juillet 1881, qui engagent la responsabilité des individus s’ils sont coupables d’injure ou de diffamation. La diffamation consiste à attenter à l’honneur ou à la réputation d’un individu, et l’injure est concrétisée par un propos outrageant envers autrui. A l’origine, l'information était le monopole des médias. Aujourd’hui, avec l'émergence d'internet, tout le monde peut donner son avis, informer le public, avec une rapidité de diffusion permettant d’atteindre un grand nombre d’individus dans un laps de temps très réduit. Une rumeur peut par exemple être connue aux quatre coins de la France si elle est lancée sur internet, comme ce fut le cas récemment pour le couple présidentiel Sarkozy. En conséquence, on voit les plaintes pour diffamation foisonner, et pas seulement envers les journalistes.
Désormais avant de se s’exprimer, les journalistes et tous les citoyens doivent réfléchir à deux fois à leurs propos. La question se pose alors de savoir si les délits de presse nuisent à la liberté d’expression et poussent à s’autocensurer. Peut-on donner son opinion librement sans risquer d'être poursuivi pour diffamation ? Où se trouve la limite entre liberté d'expression et diffamation ?
Pour mener cette étude nous commencerons par définir et expliquer la notion de diffamation, puis analyserons les conditions pour qu’il y ait injure, et enfin nous mènerons une réflexion personnelle afin de démontrer que la frontière entre ces délits de presse et la liberté d’expression est de plus en plus ténue.
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