la linguistique est un savoir ancien et une science jeune george mounin
Pol Pierre Gossiaux
Titulaire de la Chaire d’Anthropologie des systèmes symboliques
Université de Liège
[P.-FR. guyot-desfontaines, [D. diderot ?], Jugemens sur quelques ouvrages nouveaux. Avignon, Pierre Girou, 1745, Vol. VIII, p. 70-72. Annonçant le Prospectus du Dictionnaire de Chambers, traduit en François, et proposé par souscription. B.R., Impr., VH 21.421 A
La publication en 1745, du Prospectus de la traduction de la Cyclopaedia or an Universal Dictionary of Arts and Sciences (1728) d'Ephraim Chambers constitue le premier jalon d'une entreprise dont Diderot et d'Alembert allaient bientôt assurer la réalisation.
Cette traduction était due à John Mills, gentilhomme « anglois de naissance mais françois par le cœur, les manières et le langage » et d'autres, parmi lesquels l'historien allemand Godefroi Sellius. Plutôt que d'une traduction proprement dite, il s'agit déjà d'une refonte de l'ouvrage. Comme le soulignera plus tard Diderot dans le Prospectus de 1750, le Dictionnaire de Chambers, malgré ses mérites, présentait de nombreuses lacunes, notamment dans le domaine des sciences et des arts libéraux. John Mills tout en promettant de ne « rien retrancher » à l'ouvrage de Chambers, y avait donc fait « des augmentations considérables ». De fait, alors que la Cyclopaedia de Chambers tenait en deux volumes in-folio, le présent ouvrage devait en comporter cinq. Autre innovation : les planches qui dans le dictionnaire de Chambers illustraient certains articles, dans le corps même de l'ouvrage — suivant en cela le vœu de Locke — seront rejetées ici toutes ensemble dans le dernier volume.
Édité par l'imprimeur Le Breton, le dictionnaire de Mills devait paraître en principe de juin 1746 à la fin de l'année 1748 ; il était proposé au prix, assez élevé, de 135 £.
Desfontaines, et plus vraisemblablement Diderot, son collaborateur, accueille ici l'annonce