La litt rature arme contre betise
En introduction, s’appuyer sur la citation d’Hugo pour définir ce qu’il faut entendre par la bêtise : pas simplement la sottise, mais aussi la brutalité bestiale
A première vue, oui, la littérature a les moyens de combattre la bêtise :
Le comique, selon le proverbe Castigat ridendo mores (il châtie par le rire) ainsi de Molière dans Le Bourgeois Gentilhomme, critiquant la ridicule prétention de M. Jourdain
La réflexion menée à la lumière de l’expérience, de la culture
Les Essais de Montaigne montrant dans des Cannibales que les sauvages sont peut-être moins sauvages que les civilisés
Primo Levi analyse de façon très dépassionnée dans Si c’est un homme le mécanisme de déshumanisation mis en œuvre à Auschwitz.
L’humeur : plus agressive (satire…)
Dans Paroles, Prévert manifeste un antimilitarisme violent : il s’en prend, dans le Temps des Noyaux au patriotisme exacerbé qui avec insouciance a envoyé les jeunes gens à la morts : vous les avez laissé glisser dans la boue tricolore/dans la glaise des morts
Mais en réalité, elle risque d’être peu efficace sur ceux qu’elle incrimine: dans de nombreux cas, elle peut au mieux n’être pas comprise, au pire déchaîner leur fureur
L’inculture : cette littérature de combat risque d’être mal lue
Difficulté de comprendre l’ironie d’un Voltaire (l’horrible danger de la lecture), ou d’un Montesquieu (l’esclavage des nègres)
Elle peut être contre-productive en heurtant – du moins dans un premier temps
Représentation d’Ubu-Roi en décembre 1896.
Elle peut susciter la violence et le fanatisme : l’affaire Charlie Hebdo
Si la littérature peut s’avérer une arme efficace contre la bêtise, cela ne peut donc être la plupart du temps que dans le cadre d’un combat indirect :
Combat contre l’obscurantisme et contribution à la construction à long terme d’une société meilleure : cf. le rôle des Lumières dans la chute de l’absolutisme.
L’Encyclopédie
Vigilance : Le rôle prophétique de la poésie,