La littérature doit-elle exprimée une forme de révolte ?
La littérature, depuis toujours, est envisagée comme le principal moyen d’expression de l’homme. Intemporelle, elle est utilisée à bien des époques par bon nombres d’auteurs afin de délivrer un message, de témoigner des mœurs ou encore des conflits d’une époque mais, avant tout, pour faire évoluer les mentalités. En effet, certains écrivains marqués par l’absurdité et l’énormité de leur temps s'impliquent, par l’intermédiaire de leurs œuvres, dans les enjeux sociaux, culturels et politiques, suscitant ainsi une controverse et faisant s’interroger le lecteur sur ces mêmes enjeux. De ce fait, Montaigne, La Bruyère ou encore les Philosophes des Lumières (tels que Voltaire, Diderot ou D’Alembert), tous sont les premiers à diffuser des idées critiques : ils dénoncent des institutions, des mœurs et notamment les injustices sociales, thème de prédilection en littérature. C’est au fur et à mesure des siècles que ce gout pour une littérature mise au service des autres, servant à « éclairer » le peuple et son opinion, gagne en importance. Il atteindra son apogée au XXe siècle, avec des auteurs comme Sartre, Zola mais également Camus avec son essai intitulé L’Homme révolté de 1951. Cette œuvre, qui s’inscrit parfaitement dans ce que l’on appelle alors la littérature engagée, pose le problème de l’oppression et invite ses victimes à une rébellion avec cette célèbre citation : « Qu’est-ce qu’un homme révolté ? Un homme qui dit non. ». Cependant, faire entendre une cause ne doit pas être le principal objectif d’un auteur, celui-ci doit également rendre son écrit plaisant à lire et intéressant. C’est pourquoi il est juste de se demander si la littérature doit nécessairement exprimer une forme de révolte ou si elle peut seulement plaire et divertir un public. Nous étudierons donc, d’une part, en quoi la littérature se doit d’être à quelque degré engagée, puis comment elle peut se suffire à elle-même en procurant plaisir et rêve au lecteur.
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