La littérature gabonaise des origines à nos jour
La littérature d’Afrique subsaharienne d’expression française se compose aujourd’hui d’un ensemble de littératures par pays qui tendent à revendiquer de plus en plus leurs identités nationales. Au nombre de ces littératures d’Afrique subsaharienne d’expression française, il y’a la littérature gabonaise. La littérature souffre encore d’un manque de visibilité et d’auteur de renommée internationale. Nous donnerons d’abord un aperçu des premières écritures au Gabon ; puis à partir de cinq genres majeurs de la littérature gabonaise bien identifiées, à savoir le théâtre, l’essai, la nouvelle, le roman et la poésie, nous étudierons leur parcours général et leur évolutions, depuis les premières publications jusqu’aux années 1980.
Les premières écritures ou la naissance de la littérature gabonaise
La presse écrite inaugure réellement les premières marques de l’écriture par les gabonais0. Deux cousins, Louis Bigman et Laurent-Cyr Antchouey animent depuis Gorée, au Sénégal le journal de l’écho gabonais. Dans sa rubrique , l’écho gabonais dénonce, dans son dernier numéro, d’aout-septembre 1922, la politique coloniale et ses méthodes. Les lendemains de la seconde guerre mondiale révèle cette fois un jeune prêtre catholique, André Raponda-walker. En effet, le pionnier de la littérature gabonaise est sans conteste Monseigneur Raponda-Walker. Quand celui-ci publie au début des années 1950 Les contes Gabonais, il inaugure une pratique nouvelle d’écriture chez les missionnaires de cette époque. Ce recueil compte 156 contes et légende appartenant à 22 groupes ethniques du Gabon. Principalement les apindji, baduma, bakèlè, balumbu, banzabi, bapunu, bavili, benga, enenga, eshira, fang, galoa, Ieva, Massagno, mindumu, mitsogo, mpongwè, ngowè, nkomi, orungu, sékyani. En choisissant de publier les contes de son pays, Raponda-Walker fait œuvre d’ethnologue de la littérature gabonaise. L’auteur des contes gabonais révèle au monde par le biais de l’écriture les univers