La machine infernale
1. Acte 1 : registre comique dominant
Alors que dans le Prologue, la Voix annonce un sujet tragique-le parricide et l'inceste d'Oedipe-le premier acte ouvre la pièce sur une scène de comédie. On peut effectivement relever différents procédés comiques.
Ainsi, l'action dramatique débute avec une conversation entre les soldats. Le discours des personnages est en prose et appartient au registre de langue familier, certains mots sont mêmes argotiques :"truc gueule".De plus, les soldats sont stéréotypés et leurs préoccupations sont triviales. Le chef, par exemple, est un fonctionnaire soucieux de son autorité et de son avancement. Ces éléments contribuent donc à faire de cette ouverture une scène de farce reposant sur un comique élémentaire et sur des personnages simplifiés.
On peut également noter de nombreux anachronismes qui, non seulement permettent d'inscrire l'action dans l'époque contemporaine à la date de création, mais aussi prêtent à rire car ils créent un décalage entre le cadre attendu (l'antiquité) et des éléments modernes (rouges aux lèvres, boites de nuit...)
Par la suite apparaît le fantôme de Laius.Il faut à cet égard noter la transformation du nom du père d’Oedipe : Laïos dans le mythe devient Laius, en référence au long discours rébarbatifs de cet orateur de l'antiquité. Cette modification a un effet comique dans la mesure où le vieux roi ne parvient pas à communiquer avec les soldats. Sa voix est "parasitée", ses mots sont entrecoupés. La référence à la radio -moyen de communication alors en développement- est évidemment risible. Cette apparition relève donc du burlesque : on constate un contraste entre la familiarité du ton-le roi demande aux soldats de l'insulter, son message n'est pas clair- et la noblesse du personnage. D'autre part, l e fantôme de Laius ne manque pas de rappeler celui du vieux roi du Danemark dans l'Hamlet de Shakespeare (1600). Ainsi, dans la tragédie élisabéthaine, le spectre