B.2.1.1 : Les Destinées. Alfred de Vigny s’est illustré dans la traduction aussi bien qu’au théâtre et en poésie mais nous nous attarderons sur son œuvre la plus célèbre, Les Destinées, recueil posthume de poèmes écrits entre 1838 et 1863. Le recueil constitue le message final du poète dont l’ambition est de mettre en scène des idées philosophiques sous une forme poétique. Dans ses premiers poèmes (Le Mont des Oliviers, La Mort du Loup), il apparaît hanté par cette question existentielle : Quel est le sens de la vie humaine ? Au fil des poèmes, le poète semble accablé par cette condition humaine décadente. Cependant, publié en 1854, La Bouteille à la mer témoigne d’une évolution sensible de la pensée de son auteur vers une sorte d’humanisme apaisé. Il affirme sa confiance en la victoire future de la science.
Quel est cet élixir? Pêcheur, c’est la science,
C’est l’élixir divin que boivent les esprits,
Trésor de la pensée et de l’expérience;
Et si tes lourds filets, ô pêcheur, avaient pris
L’or qui toujours serpente aux veines du Mexique,
Les diamants de l’Inde et les perles d’Afrique,
Ton labeur de ce jour aurait eu moins de prix. Alfred DE VIGNY, La Bouteille à la mer, 1854, Les Destinées
B.2.2 : Œuvre spécifique : La Maison du berger.
a). Introduction au poème.
Paru une première fois en juillet 1844 dans la revue des Deux Mondes, avant d’être incorporé aux Destinées, La Maison du berger est le plus long poème de Vigny : 336