La maison du dr edwardes
L’univers de la mère est symbolisé par des espaces fermés. Cette femme, elle-même enfermée dans son idéologie, dans son secret de famille et dans sa maladie, est plongée dans le coma puis forcée de rester alitée, quasiment immobile jusqu’à la fin de sa vie. Elle habite avec ses enfants dans un immeuble modeste. Espace cloisonné, tapisseries ternes aux motifs vieillots, petites pièces encombrées de meubles, tout dans ce lieu contribue à créer l’atmosphère confinée du cocon.
Le monde extérieur arrive à l’intérieur de cet appartement, transformé par le mensonge du fils qui veut protéger sa mère. Il est capable de reconstruire la RDA à l’intérieur d’un petit espace : la chambre. Avec son ami, il réalise des montages vidéo et, dans l’espace circonscrit du petit écran de la télévision, il fait entrer le passé et entretient le leurre. Mais lors d’une scène de crise, sa sœur le met au défi de « redécorer toute la ville ».
Evidemment, c’est impossible. De plus la ville, par opposition à la chambre, est le lieu du changement et du mouvement. Berlin-Est est une ville fortement marquée architecturalement par l’esthétique rigide du national socialisme de la RDA. L’utilitaire prend le pas sur l’esthétique, c’est l’exaltation du collectif contre l’individuel. Mais l’austérité est dépassée et tout est filmé en mouvement. Les immeubles staliniens sont souvent filmés en contre