La marche verte
Hassan II sollicita le départ de 350 000 volontaires civils marocains portant chacun un coran et un drapeau marocain en direction du Sahara occidental duquel l'Espagne ne voulait pas se retirer. Le but était de faire pression sur l'administration espagnole pour qu'elle décolonise le Sahara occidental et le restitue au Maroc. Quelques jours avant, le 31 octobre 1975, un détachement des forces armées marocaines s'était infiltré dans l'extrême nord-est du territoire, afin de déjouer une contre-offensive possible de l'Algérie.
Devant le fait accompli, l'Espagne négocie alors avec le Maroc et la Mauritanie et les trois pays signent les accords de Madrid qui prévoient le transfert de la souveraineté des deux tiers septentrionaux du territoire (Seguia el-Hamra) au Maroc et le tiers sud restant (Oued ed-Dahab) à la Mauritanie.
Plus de 500.000 Marocains se déclarèrent volontaires pour participer à la Marche verte, de sorte que les autorités de Rabat résolurent finalement de tirer au sort les marcheurs. Le 21 octobre, un premier contingent de 20.000 personnes partit en un convoi d'autocars et de camions de Ksar es-Souk, province pauvre de l'est du Maroc. Il arriva deux jours plus tard à Tarfaya, où un immense campement se formait peu à peu, à environ 25 kilomètres de la frontière du Sahara occidental, à mesure que les groupes de marcheurs arrivaient de toutes les provinces du Maroc.
Vers le 28 octobre, 145.000 d'entre eux étaient déjà arrivés. Sur le plan logistique, c'était une opération gigantesque. L'Office National de Chemins de Fer dut interrompre son service normal et affréter des trains spéciaux pour transporter les marcheurs jusqu'à Marrakech ; de là, on les emmenait vers le sud par la route.