La mise en abyme du théatre
a) Approfondissez l’interprétation de l’épisode où Clov braque sa lunette vers la salle : quel rôle est ainsi donné au public ?
b) Relevez d’autres passages où Hamm et Clov font explicitement référence au théâtre.
c) Quel sens donne à la vie la métaphore théâtrale ?
d) Quels sont les autres types de spectacles auxquels on peut penser en lisant Fin de partie ? La destruction de l’illusion théâtrale
Pour éviter toute complaisance par rapport au sujet apparemment tragique de Fin de partie et pour permettre au public une mise à distance critique, le comique n’est pas seul utilisé. Beckett s’emploie aussi à détruire l’illusion théâtrale et à induire sur la scène un jeu - une « partie » - qui renvoie à l’univers du théâtre et le met ainsi en abyme. À plusieurs reprises, Hamm et Clov semblent jouer à être des comédiens : Hamm ne considère-t-il pas Clov seulement utile « à (lui) donner la réplique » (p. 78) ? Lorsque Hamm et Nell se lancent dans leurs récits, ils n’omettent pas de le « jouer » comme l’indiquent les didascalies signalant le ton ou le jeu déclamatoire qu’ils affectent : « (Voix du tailleur) » (p. 35), « (Ton de narrateur) », « Je me fââchai » (p. 71), « soliloque* » (p. 100) de Hamm. Hamm regrette d’ailleurs que Clov ne soit pas plus habile à manier ce jeu : « Un aparté ! Con ! (…) C’est la première fois que tu entends un aparté ? » (p. 100). Beckett ne se prive pas de ridiculiser cette « comédie » : Nell reste indifférente au jeu de Nagg, et Hamm est obligé de promettre une dragée à son père pour qu’il l’écoute. C’est que cette « comédie » s’inscrit dans une répétition qui est celle-là même qui caractérise cette « fin de partie » : gestes indéfiniment répétés, de plus en plus amenuisés, caractéristiques d’un monde entropique : « Pourquoi cette comédie, tous les jours ? » (p. 27). Beckett montre ce que le public considère comme un moment de vérité, la fin de vie, comme une comédie, un jeu théâtral. Pour cela, il met