La mondialisation et les nations
En se situant à égale distance d'une sublimation nationaliste du peuple et d'une négation de la nation comme fiction idéologique, Alain Bihr 1 reconstruit le concept de nation autour des rapports qu'elle entretient avec le capitalisme. La nation est pour lui une réalité historique qui ne peut donc être comprise qu'en étroite interrelation avec le devenir concret des formations sociales cristallisées en Etats souverains et démocratiques. Constatant la structure paradoxale, à la fois fragmentée, homogénéisée et hiérarchisée du capitalisme industriel, Bihr transpose sur le plan transnational le mode d'interaction propre au capitalisme : l'autonomie et la souveraineté individuelles se reflètent dans les rapports internationaux.
L'homogénéisation planétaire reflète l'anomie sociale résultant de la mise en équivalence généralisée des marchandises, des capitaux et des individus considérés comme force de travail. La standardisation technique, l'hégémonie du modèle occidental de consommation, l'extension des réseaux communicationnels et