Pour mieux introduire le concept de mondialisation, il serait édifiant de le définir par rapport à un autre terme qui a été jusqu’ici largement usité mais qui rend un sens différent de celui qu’on attribue à la mondialisation dans son acception actuelle. Ainsi, il était de tradition chez les logiciens de la Grèce Antique de définir les concepts par rapport à leurs antithèses car cela répondait à un impératif autant scientifique que logique. En fait, cette méthode leur permettait d’appréhender les concepts en les opposant et en les comparant les uns aux autres afin de mieux les cerner et, par conséquent, mieux les définir. Dans le cas qui nous intéresse, il s’agit de comprendre la notion de mondialisation par rapport à celle d’universalité . L’universalité (en anglais universality) dénote l’idée d’appartenance à un univers ouvert à l’Homme, à ses idées et à ses connaissances, ce qui lui permet de sortir d’un monde restreint (patrie, pays natal ou d’origine) pour accéder à un monde plus vaste. Dans ce monde sans frontières, ouvert à toutes les idées, tendances et religions, l’Homme peut évoluer à sa guise sans restriction ni délimitation géographique de sorte qu’il existe une interaction entre la pensée humaine et le contexte mondial qui la définit. Cette vision va même jusqu’à vouloir substituer le concept d’universalité à celui de citoyenneté et d’Etat-nation, voire à supprimer les frontières et les nationalités pour faire du monde une vraie patrie pour l’Homme, une patrie vaste et ouverte où il jouit d’une liberté de mouvement, d’activité et de circulation. Par extension, on définit l’universalisme (en anglais universalism) comme étant la tendance qui vise à généraliser l’appartenance de l’être humain à l’ensemble du monde. Quant à l’universalité dans le sens d’appartenance au monde, elle est aussi vieille que l’Histoire. Née chez l’Homme depuis la nuit des temps, cette notion s’est développée en instinct qui pousse tous les humains, sans distinction, à la