La monnaie internationale doit-elle être la monnaie de l'économie dominante ?
En janvier 2010, le président Sarkozy a déclaré au président Obama sa volonté de travailler avec les États-Unis à une réforme du système monétaire international. Un système monétaire international est : « un ensemble de règles explicites ou implicites de principes, de normes, de procédures, de prise de décision autour desquelles des anticipations des agents convergent » selon Stéphen Krasner. On observe une diversité des systèmes monétaires internationaux qui peuvent reposer sur l'existence d'une ou de plusieurs monnaies internationales. Une monnaie internationale est une monnaie qui est acceptée en paiement dans le cadre de transactions internationales et qui est aussi utilisé comme instrument d'intervention des États et des organismes monétaires internationaux. Or la monnaie est un bien commun, ce qui explique au niveau national l'instauration d'un monopole public de l'émission de monnaie. Mais au plan international il y a une concurrence entre les différentes monnaies nationales pour accéder au statut de monnaie internationale. On peut donc se demander quelle monnaie est la plus susceptible d'être une bonne monnaie internationale c'est-à-dire une monnaie acceptée par tous et qui remplit les fonctions de moyen de paiement, d'unité de compte et de réserve de valeur au niveau international. Ce qui nous amène à nous demander si la monnaie internationale doit forcément être la monnaie de l'économie dominante, c'est-à-dire la monnaie nationale du pays ayant les plus solides fondamentaux économiques (forte croissance du PIB, faible chômage, équilibre de la balance des paiements... ). Dans un premier temps nous analyserons les arguments de ceux qui défendent la monnaie de l'économie dominante pour le rôle de monnaie internationale. Dans un second temps nous soulignerons les difficultés et les paradoxes que peut rencontrer une monnaie nationale de l'économie dominante quand elle est également internationale, et dans un dernier temps nous nous concentrerons sur