La morale et kant
Kant, La religion dans les limites de la Raison, 1794
Comment peut-on définir la morale ? Pour Emmanuel Kant, l’homme serait un être entièrement libre qui choisit de se soumettre à des lois universelles, sans aucune pression métaphysique, qui relèverait de Dieu. Le but de cette soumission n’est pas égoïste, il va simplement dans le sens de l’humanité et de ce bon fonctionnement. L’implication, selon le philosophe, est que la maxime de nos actes devrait pouvoir devenir une loi universelle. Mais entre l’effectivité, ce qui est, et l’idéalité, ce qui doit être, où l’homme doit réellement se situer, existe-t-il pour lui une voie universelle ? Il faut d’abord comprendre que cette idéalité, aussi appelée la métaphysique, a été complètement démantelée au XVIIIe siècle, c’est à partir du moment où nous avons rapatrié ce «méta» parmi nous que nous avons réellement compris son sens. Durant ce siècle des Lumières, la raison a enfin pris le dessus sur l’Être transcendantal et il y a eu une séparation majeure entre la morale et la religion, bouleversant alors tout ce que nous avions toujours connu. La Loi s’est dispersée, pour certains elle est resté au service de la religion, pour d’autre elle est passé sous l’entendement. Avec Kant, la raison est la voie qui nous guidera, car elle connait a priori, les principes qui sont bons en soi.
Le projet de Kant est fort simple. Il trouve qu’il soit absolument nécessaire de créer une œuvre où l’on trouverait «une philosophie morale pure qui soit complètement débarrassée de tout ce qui ne peut être qu’empirique et qui appartient à l’anthropologie» . En d’autres termes, Kant souhaiterait qu’enfin on écrive une philosophie de la morale qui