La Morale a t elle pour fin le bonheur
"Tout espoir tend au bonheur", disait Kant; le bonheur est ce qui donne un sens à la vie humaine: être heureux, sujet au bonheur, est un espoir universel, commun à tous les hommes. La morale est, par définition, l'ensemble des principes de jugement et des règles de conduite qui ajuste notre comportement par rapport à la conscience collective, au reste de la société qui nous entoure. Ces principes doivent être positifs pour l'ensemble des sociétés, l'ensemble des hommes: On pourrait donc se demander si, étant sensés positifs, ils amènent à l'homme un confort lui permettant le bonheur, et donc, plus largement, si la morale est sensée nous conduire au bonheur: Le bonheur étant l'aspiration de tout homme, est il cependant raisonnable de le poursuivre à tout prix? La morale est elle effectivement commune à tous les êtres vivants, formant ainsi une "loi universelle"? En nous imposant un cadre, ne pourrait-elle pas être source de frustrations? Enfin, la morale peut elle seulement être associée à la notion de bonheur? Nous tenterons de répondre à ces questions en une argumentation en trois parties.
Le bonheur est d'ordinaire le terme ayant pour sens commun la satisfaction des désirs d'un être; Un être heureux est un être qui est donc comblé, à des degrés divers selon différents paramètres (ses ambitions, sa façon de concevoir la vie; s'il a un point de vue relativiste sur lui-même, sur ses déplaisirs...). Le bonheur est donc un état qu'on pourrait qualifier de permanent de l'âme humaine. Il convient cependant de le distinguer de la joie, ressentie à un moment donné et ne constituant pas une raison suffisante à un individu pour être "heureux"; Lorsque Candide et Pangloss découvrent l'eldorado, ils ressentent une joie momentanée devant toutes les merveilles que celui ci leur offre, mais n'en sont pas heureux pour autant: c'est bien le besoin de retrouver sa princesse, ce manque, qui pousse Candide à décider