La mort chez simone de beauvoir
LA MORT DANS UNE MORT TRÈS DOUCE DE SIMONE DE BEAUVOIR
La mort constitue un thème obsédant dans l’œuvre de Simone de Beauvoir. « La mort m’a épouvantée dès que j’ai compris que j’étais mortelle » affirme-t-elle dans La force de l’âge. Hantée par l’angoisse de la mort, l’auteure découvre sa « présence intime » qui pénètre la vie, qui se cache au corps humain vieillissant sans cesse et voué à l’usure. La mort omniprésente et familière n’est se laisse pas pourtant simplement intégrer à la vie, elle reste un événement surprenant, un scandale. Malgré l’absurdité de la vie destinée dès le début à l’anéantissement, on trouve chez de Beauvoir le refus de l’indifférence face à la condition mortelle des hommes. La fin inébranlable ne devrait pas les rendre désespérés et inertes. Au contraire, la mort joue un rôle stimulant et ainsi paradoxalement positif : elle permet d’accorder au présent tout son prix, apprend la valeur de l’instant et, tout en constituant un obstacle, inspire chez l’homme l’effort d’entreprendre des actions.
Parmi les ouvrages de Beauvoir touchant le thème de la mort, Une mort très douce, récit autobiographique du 1964, occupe une place particulière. La correspondance de l’auteure témoignant de la « compulsion violente » d’écrire qu’éprouvait de Beauvoir démontre l’importance de cet œuvre sur le plan biographique. Le livre, extrêmement personnel, constitue en quelque sorte une synthèse des considérations de Beauvoir sur la mort et manifeste un moment de détournement dans la relation avec sa mère.
Le récit est une narration rétrospective des derniers moments de la vie de Françoise de Beauvoir. Il débute par un événement servant d’insertion dans le temps de la maladie décrit dans la suite: la narratrice apprend, par téléphone, que sa mère s’est cassé le col du fémur après une chute dans la salle de bains et qu’elle est hospitalisée. Dans peu de temps, des examens révèlent que Françoise de Beauvoir souffre d’une maladie à l’issue