La mort de socrate
En 430 avant notre ère, lorsque Périclès fait l’éloge de la démocratie devant l’assemblée, Athènes est au sommet de son pouvoir. La plus puissante polis de tout le monde grec a derrière elle près d’un siècle de gloire absolue. Mais la guerre qui a commencé il y a près d’un an n’a pas encore entamé ses forces vives; ce qui n’est plus du tout le cas à l’aube du IVe siècle. Vingt-cinq années de conflits - la guerre du Péloponnèse - ont transformé Athènes en une cité vaincue, meurtrie et déchirée. Thucydide, notre principale source d’information, se fait l’historien de cette guerre fratricide.
Tous les Athéniens furent frappés par cette guerre. Les plus pauvres perdirent les terres qu’ils exploitaient et furent également les principales victimes d’une épidémie de peste. Les bien nantis perdirent leur fortune pour financer les opérations militaires et leurs esclaves sur les champs de bataille. Mais le plus important demeure le fait qu’un quart des citoyens athéniens trouvèrent la mort pendant ces vingt-cinq années. C’est cette fracture dans le corps civique athénien qui favorisa une remise en question du régime politique d’Athènes. Par deux fois dans les