LA MORT INTIME de MARIE HENNEZEL

Les mourants ont tous dans un premier temps un esprit sombre ceci-dit les mourants expriment de manières leurs souffrances. Certains voudraient que la médecine utilise l’euthanasie pour pouvoir abréger leur fin de vie, d’autres vont se replier sur eux-mêmes car ils ont le sentiment de sentir la mort, ils ont peur qu’on les rejette, qu’on les repousse comme pour des choses un peu sale.
Pour la plupart des personnes mourantes, leur souhait est de pouvoir mourir en paix. Biensur, dans ces témoignages, leurs souhaits ne sont pas les mêmes car tous ont un vécu différent; certains voudront pardonner à leur proche comme d’autres voudront rattraper le temps perdu. Grâce à l’accompagnement de la psychologue et aux soins curatifs des infirmières, les mourants dépressifs perçoivent une certaine sérénité après quelques temps dans cette clinique. Des moments affectifs et d’écoute sont partagés, le mourant n’est pas un simple numéro parmi tant d’autres, les infirmières ne soignent pas un corps mais bien une personne. Les patients se ressaisissent, reprennent leur vie en main en se délivrant de cette angoisse. Le tabou de la mort n’existe plus alors car les infirmières ne sous-estiment pas la force intérieure des mourants.

Le besoin dans ces moments-là est précisément de parler de celui qui n’est plus là, de raconter les circonstances de sa mort et biensûr la plupart des êtres humains pleurent celui qui a disparu mais il est bon de pleurer en présence de ses amis comme il est bon de rappeler ensemble les moments vécus avec celui qui a disparu pour toujours. Cela fait du bien de parler de ses regrets, de ses remords quand on en a et, pourquoi pas, de sa révolte. C’est tout cela qui permet le travail du deuil, ce mystérieux travail intérieur de détachement qui permet un jour de se réveiller libéré, et plein d’énergie pour la vie. Bien qu’on puisse regarder la mort de nos proches comme un immense trou noir il est essentiel de prendre